C’est un nouveau coup dur pour le monde de la culture. Face à la menace d’une nouvelle vague de contamination en France en raison du variant Delta, le Président de la République, Emmanuel Macron, a pris la parole, dans la soirée de lundi 12 juillet. Durant son discours, il a présenté de nouvelles mesures qui impacteront les secteurs des loisirs et de la culture. Et ce, seulement une semaine après cette allocution.
Pour les lieux accueillant plus de 50 personnes, et donc les salles de cinéma, de nouvelles obligations entreront en vigueur dès mercredi 21 juillet. Pour pouvoir fréquenter les salles obscures, les Français devront se soumettre à la présentation d’un justificatif d’identité, assorti d’un pass sanitaire numérique ou papier. Jusque-là, ce dernier était seulement obligatoire pour les rassemblements de plus de 1.000 personnes.
L’obtention du pass sanitaire se décline en trois situations. Dans le premier cas, la personne doit pouvoir apporter la preuve de sa vaccination. Sans schéma vaccinal complet, elle doit présenter un test PCR ou antigénique [mise à jour du 10/08/2021] de moins de 72 heures. Enfin, le résultat positif d’un test PCR ou antigénique datant d’au moins 11 jours et de moins de 6 mois constitue une preuve de rétablissement valable.
L’inquiétude se manifeste, dans le milieu des salles obscures
Depuis ces annonces officielles, les réactions ont été nombreuses dans le milieu du grand écran. Délais jugés trop rapides, difficultés redoutées à mettre en application ces nouvelles consignes, appréhensions quant à une potentielle baisse de l’affluence en cette période estivale, les questionnements sont nombreux.
Interviewée par France bleu Mayenne, une gérante de cinéma s’inquiète : « C’est sûr qu’on va avoir une baisse de la fréquentation ». Un point de vue que partage la Fédération nationale des cinémas de France (FNCF). « Faut-il contrôler l’identité des gens ? Les salariés sont-ils soumis à ce pass sanitaire ? Comment tout cela rentre dans la relation de subordination du salarié avec l’employeur ? Quels moyens techniques sont mis en œuvre ? », questionne le délégué général de la FNCF, Marc-Olivier Sebbag, auprès de Franceinfo. En effet, plusieurs exploitants de cinémas craignent que la mise en œuvre des contrôles à l’entrée de leur établissement, ne soit compliquée. C’est notamment le cas pour ceux qui ne disposent pas d’une masse de personnel suffisante.
Une année 2020 difficile pour les exploitants
Pour rappel, le secteur du cinéma a déjà lourdement subi les conséquences de la crise sanitaire, depuis l’année dernière. En 2020, les cinémas français avaient enregistré une baisse de fréquentation vertigineuse de 69,4 %. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 213 millions d’entrées vendues en 2019 et 65,1 millions sur l’année 2020. Sur cette même année, ils avaient dû fermer leurs portes à deux reprises et durant 162 jours, au total.
Mercredi 19 mai 2021, les salles obscures accueillaient de nouveau le public. Elles avaient été fermées durant plus de six mois. Malgré une jauge de 35 % de la capacité des salles et un couvre-feu à 21 heures, les spectateurs attendaient cet événement avec impatience. Ils étaient donc au rendez-vous : 2,3 millions d’entrées vendues sur la première semaine de réouverture. En moyenne, à même période et en temps normal, on en dénombre 2,8 millions.
Le Gouvernement relevait la jauge d’accueil à 65 % mercredi 9 juin et repoussait le couvre-feu à 23 heures. Depuis mercredi 30 juin, tous les sièges pouvaient être occupés, en maintenant l’obligation, pour le public, de porter le masque. Le 21 juin, le Gouvernement avait levé le couvre-feu.
Au total, les exploitants de cinémas ont enregistré plus de 12 millions d’entrées depuis la réouverture des salles, le 19 mai, selon les chiffres publiés début juillet par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC).